J'ai perdu mes mots... Pas moyen de remettre la main dessus ! Ils ne peuvent pas être bien loin... Je n'ai pas bougé. Pas bougé depuis vendredi ; depuis qu'ils sont partis...

Ce n'est pourtant pas faute d'être organisée. Il y a une place pour chaque mot et chaque mot a sa place. Je les avais rangés par catégorie. 

Il y avait les mots doux, les mots tendres... Ce sont les mêmes, mais en plus mous. Ils résonnent comme des bisous. Puis il y avait les mots-valises qu'on utilise quand on ne sait plus quoi dire, pour meubler. Les mots clés, qui laissent souvent la porte ouverte aux mots bateau... Et les mots d'argot, ceux-là je les aime pas trop. Ils sonnent faux ! Croyez-moi, ça se saurait si Lully avait composé "Eul'baraque d'à côté". N'empêche, ils ont le mérite de nous défouler une fois qu'on les a prononcés.

Ensuite venaient les petits mots, qu'on s'échange quand le prof est retourné pour dire à Alex qu'on l'a remarqué, les grands mots qu'on ne pouvait utiliser sans passer pour un blaireau ou un mec qui en savait trop et il y avait même les gros mots. Ceux qu'on dit souvent dans le dos, par lâcheté... Bien que je pense que ce soit par médiocrité.

Puis, il y avait mes préférés : les mots impossibles à prononcer. 

Prestidigitateur, abracadabrantesque, inéligibilité, worcestershire, phénylalanine, désoxyribonucléique, déterritorialisation, antibarbiturique, sexagénaire, parallélépipède, parallélogramme, paraskevidékatriaphobie ¹... Paraskevidékatriaphobie.

Vendredi 13, j'ai perdu mes mots, mais il semblerait que je viens de les retrouver.

#notafraid #jesuisparis
Je vous aime mes narwhals !

¹ Paraskevidékatriaphobie, nom féminin. (Religion) Phobie du vendredi 13.